Dimanche 30 juillet 2006 à 23:52

Autre chanson. Autre univers. Autres souvenirs.

Toujours des corps en sueurs. mais cette fois, nous ne sommes pas deux, non... Nous sommes inombrables. Mais, une fois encore, nous ne formons plus qu'un. Unis dans cette même folie. Le déluge de décibels nous rend à moitié sourds.
Devant, à quelques mètres, sur la scène, quelques hommes. A leurs pieds, une fosse remplie, non de cadavres, mais d'hommes, tout ce qu'il y a de plus vivant. Dansant aveuglémment. Se pressant les uns contre les autres. La chaleur est etouffante, la proximité aussi. Ici, la différence à perdu tout sens. Tous respirent le même air vicié, surchauffé par les centaines d'organismes. La brutalité est la loi. Ils oublient la douleur. Se jettent à corps perdu dans la masse de chair mouvante.

La musique ralenti... Les taches de lumière glissent sur l'ocean de folie. Les yeux sont levés, les bouches béantes, les poumons en feu, les jambes en plomb. Tous attendent, tournés vers la scène, vers ces hommes qui, ce soir, commandent à la multitude. La sueur ruisselle sur tous. L'individualité se noie dans la masse haletante.

Frisson général. Le refrain arrive, tandis que dans la fosse, la tension un instant abaissée remonte vers les sommets. Chacun, l'esprit déconnecté, sent son corps se préparer à un nouveau déluge de décibels, de coups, de fureur.

Et, pendant des heures, cela continue, semblant ne jamais vouloir connaître de fin. Mais les dieux se retirent, épuisés. Lentement, la marée humaine se dirige vers la sortie. Les oreilles encores sifflantes, les yeux hagards, réalisant à peine... Le silence fait presque mal. La lumière ébloui. La douleur se révèle brusquement, présente partout, elle qui était resté cachée pendant tout ce temps.

Chacun sort dans la rue, traînant derrière lui les lambeaux de civilisation, encore accrochés à sa peau luisante de sueur, alors que son haleine se transforme en buée.  L'espace de quelques heures, ils sont redevenus ce qu'ils ont toujours été.


Deftones - Hexagram
Deftones - Needles and Pins
Deftones - Good Morning Beautiful
Deftones - Deathblow
Deftones - Battle Axe
Deftones - Lucky You

Dimanche 30 juillet 2006 à 23:19

Besoin d'écrire.

Envie précise d'une musique. D'une émotion.

La musique envahi mes oreilles, monte, tourbillone. M'enveloppe dans un cocon. Ce cocon, si spécial...

Mes yeux se ferment...

Des images accompagnent la musique. A jamais liés dans mon esprit. Ce moment, si spécial...

Frisson. Je sens presque des doigts parcourir ma peau frémissante.

Des lèvres effleurant les miennes.

Deux, un seul.

Unis, dans ce cocon de douceur.

Indifférents au monde extérieur.

Isolés dans une passion, une tendresse partagée.


Rien n'est éternel.
Le cocon est brisé.
Mais il n'y a pas de regrets.


Björk - Hidden Place
Björk - Cocoon
Björk - It's not Up to you

Dimanche 30 juillet 2006 à 15:55

La voute celeste s'est teinte du noir de la nuit. Illuminée de quelques étoiles souriant à l'insomniaque, l'obscurité se fait mère. La nuit se fait cape. Sans un mot, je me laisse couler. L'eau, encore chaude, m'accueille, se troublant à peine à mon passage lent. J'expire pour aller plus profondémment, le regard perdu dans le miroir au dessus de moi. Autour, la nuit a transformé les parois en une infinité obscure. Je suis seul. Mon dos vient se poser au fond de la piscine. Je ne distingue plus les étoiles. Un grand cercle de lumière, bordé d'ombres impénétrables, me donne l'impression de couler dans un puit. La lune reste absente, remplacée par la lumière plus crue d'un réverbère. J'aurais préféré la luminosité fantomatique de la lune... La surface a repris son aspect lisse. Comme si jamais rien n'était passé au travers, comme si mon corps était désormais enfermé sous ce miroir parfait.

Le temps s'échappe. Mes membres s'engourdissent. L'oxygène vient à manquer. Dans mes poumons commence à se faire sentir une brulure caractéristique. J'oublie de remonter. Je suis tellement bien, là, un mètre sous la surface, seul, intouchable, comme si le monde pouvait mourir autour de moi. L'eau porte mon corps endormi. Ce liquide, si simple et vital... Tel l'enfant dans le ventre de sa mère.

Mon diaphragme est pris de spasmes. Mes poumons cherchent un air qui n'existe pas. Mes côtes se soulèvent. Je ferme les yeux. C'est cela, mourir ? Mes poumons hurlent. Je reste au fond. Question de volonté... Comme il est troublant de sentir agir son corps, indépendamment de sa volonté. Les spasmes deviennent violents. Ma poitrine s'embrase. L'instinct prend le pas sur la volonté, je crève la surface, inspire comme si c'était la première fois que je le faisait.
L'air envahi mes poumons, essence même de la vie. Mes membres ne bougent plus. A peine capable de me maintenir au dessus de la surface, je reprend vie petit à petit. Renaissance, au coeur de la nuit.

Regard au chronomètre. Deux minutes, trente-deux secondes...

MotorHead - Love Me Forever
Creed - Inside Us All
Louise Attaque - La Nuit
Louise Attaque - A l'enverse
Noir Désir - Le Vent nous Portera

Dimanche 30 juillet 2006 à 15:12

Week-end à la plage...

Je m'allonge sur le sable surchauffé, y plongeant mes mains. Contact si envoutant du sable fin sur la peau...
Loin devant moi, le jour tombe en un magnifique coucher de soleil. Les nuages rouges, oranges, dorés mêmes, forment un magnifique linceuil à l'astre mourant. Je ne peux m'empecher de penser... à la perte des êtres chers.

Mourants, ils éclairents de leur sagesse nos vies, nos âmes, nous laissent une empreinte indélibile, chacun à leur manière. L'ombre des nuages s'étire sur le ciel qui vire au bleu sombre, me rapellant les larmes versées. Le sermont du prêtre qui parle du mort... Moment difficile. Le sable glisse sous mes doigts. Ephémère caresse, de grains inombrables. Et si chacun était une vie... Mon poing se lève, laissant echapper la poudre qui s'échappe en une petit panache, porté par le faible vent. Encore et encore. Combien d'âmes passant ainsi au tamis de l'existence ?

De ses derniers rayons, l'astre salue la terre. Devant lui, un couple assis sur une dune s'embrasse. La Mort et l'Amour, pour donner la Vie... Le contrejour les laisse dans l'anonymat, rendant leurs émotions universelles, éternelles. Statues immortelles en l'honneur des joies de l'existence.

La nuit tombe enfin, le flamboiement de l'horizon s'éteind petit à petit. M'arrachant à la caresse du sable, je me lève avec un dernier soupir. Le spectacle est fini. Une vie qui s'achève, combien d'autres encore ?


Metallica : Nothing Else Matter
Metallica : Fade to Black

Dimanche 30 juillet 2006 à 14:32

Voila, je suis de retour après mon séjour en provence. Privé d'ordinateur, ce n'est pas ce qui empèche les idées de s'épanouir, au contraire.... J'en ai plein la tête. Beaucoup à écrire. Alors autant s'y mettre tout de suite.

J'ai lu. Partout, souvent, on parle de la mort. Dans quasimment tout ce que j'ai lu, elle est présente, d'une manière ou d'une autre. Racontée sous des angles différents. Et c'est cette différence qui est intéressante.

Chez David Gemmel, on parle de grandes batailles. La mort fleuri, fauche à tout va, souri de la bêtise des hommes. A chaque génération, les guerres déchirent Drenaï, et le pays devient charnier, les forteresses gigantesques mausolées. Comme s'il n'y avait pas d'autre issue. Tandis que les masses se pressent les unes contres les autres, s'entre-déchirant au son discordant de l'acier, vivent des héros. Certains, tels Druss, le sont dans l'âme. Tout en eux les destine à devenir des symboles. Un corps puissant, un charisme légendaire, un art du combat inégalé. Une hache mortelle, Snaga, le papillon aux deux ailes d'acier. Comme si des milliers mouraient pour leur gloire. D'autres héros, amers, sombres, agissent dans l'ombre. Traqués, pourchassés par tous, ils désirent pourtant se racheter. Waylander est le meilleur tueur, mais c'est aussi l'ennemi choisis par toutes les nations. Et lorsque finalement, ils trouvent la rédemption, qu'ils croient pouvoir se reposer, le passé les ratrappe, les renvoie dans l'enfer de la bataille. L'homme de l'ombre qui sauve un peuple mais qui reste dans les mémoire comme un assassin.

Chez Sven Hassel, la Mort plane aussi. Mais elle n'est pas faite de gloire et d'honneur. Ici, elle est synonyme d'horreur, de carnages innomables. Irréels. Et pourtant... L'époque n'est pas la même. Ici, pas de chevalier en armure. Ici, les canons, les chars d'assaut font la loi. Sur le front de l'Est, Sven, soldat enrolé de force par les Allemands, a vécu la guerre. Et la raconte. Il raconte comment un char de 60 tonnes réduit en une bouillie sanglante le malheureux fantassin térré dans son trou pour éviter un tir d'artillerie qui fait ressembler la steppe à un paysage lunaire. Il raconte comment le conseil de guerre se résume à une balle dans la nuque. Il raconte la faim, le froid, la mort. Du Don à la Volga, de Berlin à Stalingrad. Il raconte l'horreur d'une manière pire que tout ce qui peut être écrit. Car lui l'a vécu. Car lui l'a vu. Dans cette vie, pas de héros. Seulement des soldats apeurés, rendus à moitié fous par les obus ennemis. Seulement des hommes déchiquettés, meurtris dans leur corps, aux âmes abandonnées sur le dur chemin de la survie. Qu'il passe par des kilmètres de neige. Qu'il pleuve du sang. Qu'il faille se terrer sous le cadavre d'un frère. Qu'il faille subir des heures de pillonage intensif. Qu'il faille tuer, hacher, massacrer, l'ennemi qui se présentera devant son viseur. Avant que cela ne soit son tour...

Et finalement, je m'interroge. Quel intérêt à tout cela. Quel macabre fascination la mort, la guerre et les batailles peuvent-elles inspirer à l'homme. Qu'est ce qui le pousse à vouloir détruire, à vouloir tuer ? La folie de quelques généraux ?  Ou une sauvagerie innée, cachée avec soin sous un vernis de civilisation ? Qu'est ce qui passe par la tête d'un soldat au moment de trancher la gorge d'une silhouette anonyme, dans une tranchée sombre ? Que ressent-il, pataugeant dans le sang de ses frères ?

Etrange fascination. Je ne veux pas savoir.



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