Jeudi 12 avril 2007 à 10:21

Je tourne les pages
Couvertes de mon écriture
Idées jetées et présages
De tristes aventures

D'un non moins triste personnage
Rois déchus et démons d'acier
Improbable histoire de lignage
Que l'on ne saurait ignorer

Ombre, envahi moi, prend ce que tu veux
Je te donne tout et même le reste
Pour faire de ces récits des aveux
Sois mon alliée, sois pire que peste

Donne moi le pouvoir, donne moi la folie
Cauchemars incessants et peurs de minuit
Donne moi les rêves, donne moi l'espoir
D'être la créature qui rôde dans le noir.

Dimanche 1er avril 2007 à 23:37

Les cauchemars ont cessé. Les nuits ont changé.
Thanos ouvre un oeil, le fixe sur la lune qui le nargue. A côté de lui, un corps chaud et doux plaqué contre le sien. Doucement, il se coule hors du lit, échappant à l'étreinte des bras endormis. Elle se recroqueville, prise soudain de frissons glacés. Le léger drap, un instant dérangé par le souffle d'air, retombe en caressant la peau nue.
Il se lève, marche à travers les voiles qui pendent ai travers de la pièce, pour arriver au bord du vide. Loin en dessous, une deuxième lune dans les eaux du lac. Un léger souffle vient caresser sa peau. Il se laisse tomber, se réceptionne quelques mètres plus bas sur un balcon, faisant le moins de bruit possible. Un pas après l'autre, il se fond dans l'obscurité de la pièce, s'approche des deux berceaux immobiles.
Dans chacun, un bébé qui dors du sommeil du juste, affichant sur son visage rond les marques éphémères de l'innocence.

Pour combien de temps, encore ?

Toujours de la même démarche délicate et silencieuse il retourne sur le balcon, et monte sur la rambarde. Telle une lame chauffée au rouge, la douleur le traverse, remontant sa colonne vertébrale. Etouffant à peine un gémissement de douleur, il serre les dents. Il sait  ce qui se passe. La marque s'étend. Elle ne lui laisse plus de repos. Il n'en a découvert la signification que bien trop tard. Après avoir utilisé tout le pouvoir qu'elle offrait. Après avoir inconsciemment accepté son origine et lui avoir permit de s'enraciner définitivement en lui.

Un long soupir s'échappe. Ses yeux se ferment. Son corps se penche en avant, encore, encore, jusqu'à perdre pied, jusqu'à tomber, lâcher prise, laisser à la nuit le soin d'être son unique protectrice. Le vent siffle à ses oreilles. Il se sent léger, si léger... Ses ailes se déploient. Immenses, noires comme le vide le plus profond. Sa trajectoire s'incurve, se redresse, et bientôt il monte vers les étoiles. Quelques battements, et, sans efforts, il s'élève, encore...

Plus haut que la tour, plus haut que les hommes, plus haut que la vie, plus haut que les rêves, encore....
Encore...


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