Dimanche 6 janvier 2008 à 22:37

Je reviens de Charente Maritime. ça ne vous évoque rien ? Tant pis. Moi, j'ai vécu là-bas, et pas qu'un peu. J'y suis même né, même si tout le monde s'en balance. "Haha, ça me fait une belle jambe". Attends, je vais t'en faire une deuxième, tu boitera peut-être moins. A moins que tu ne sautille, en petit cercle précis, tels les lapins à une patte de Peter. Tu ne comprends pas de quoi je parle ? C'est normal.
Tu reconnais la référence ? Félicitations ! Te rappeler d'un tel détail... J'écris certainement cette ligne pour rien.
Tant de culture perdue... Pour vous. Haha.

Bon, c'est quoi ce délire ? Un peu d'ordre, bordel. De quoi je voulais parler ?
Ha oui, mon voyage. Cette chose dingue.

Le fait de retrouver des endroits perdus depuis des années.
D'y associer, immédiatement, des odeurs, des souvenirs. Un véritable voyage dans le passé.
Se rendre compte du temps qui passe. Tiens, finalement, tout ne reste pas en place ? On grandit, on murit, mais le monde aussi, évolue. La famille ne restera pas toujours figée telle que tu l'a connue dans tes premiers souvenirs, quand tu n'étais pas plus haut que la table à laquelle tu t'enfilais des coquillettes à t'en faire péter le bide.

Retrouver des objets qu'on avait laissé derrière soit des années auparavant. Alors qu'on a soit même tellement changé, qu'on n'a presque plus nous-mêmes de reliques de ces temps-là. Des choses qu'on retrouve à la place où on les avait laissées, cinq années auparavant.

Plus les choses changent, plus elles restent les mêmes.

Ou plutôt, certaines choses changent, d'autres restent immuables, alors que les années passent. Toujours la même horloge, toujours le même tic-tac, toujours les mêmes meubles, toujours les mêmes couleurs, la même odeur. A devenir fou. Comme si la folle avancée de ta vie n'avait aucune incidence sur tout ce que tu avais laissé derrière toi.

Car, finalement, tu n'as qu'une partie de la vie de ces objets. Comme les autres, tu es venu, tu es parti. Ils en verront d'autres, et d'autres encore. D'autre, peut-être caresseront les pages jaunies par l'âge, comme tu les as si souvent dévorées dans ce même lit, à la lueur de cette même lampe, avant de les ranger dans cette même table de nuit où tu les retrouve, six, sept ans après les y avoir mises ?

Brrrr.
Ok, ok, j'arrête de divaguer... Après tout, faut bien que je décompresse, non ? Demain la reprise, haha.
J'oubliais, bonne année à tous.



Therion - Son Of The Sun
Therion - The Khlysti Evangelist
Therion - Dark Venus Persephone
Therion - Kali Yuga (part 1)
J'aime bien Therion.

Dimanche 6 janvier 2008 à 22:12

Un homme parle, juché sur une estrade. Devant lui, un pupitre muni d'un micro. Dans son dos, de nombreuses oeuvres d'art couvrent les murs qui paraissent sans fin. Je me retourne. Derrière moi, des dizaines de visages figés, concentrés sur ce que l'homme dit. Je n'entends qu'un vague brouhaha, comme s'il parlait d'une langue étrangère. Je ne distingue pas ses paroles. Derrière les visages, d'autres oeuvres, dont une, bien plus grande que les autres, me frappe. Il s'agit de la Joconde. Curieusement, le mur semble s'animer.

Pensant être victime d'une illusion, je reporte mon attention sur le conférencier, qui semble passionné par son sujet. Mais je ne comprends toujours rien. Tracassé, je me retourne encore, mon regard cherchant la Joconde. Autour du grand cadre doré, le mur est découpé par une scie circulaire, depuis l'autre côté.

Je laisse faire. Je n'entends d'autre son que les paroles inintelligibles de l'orateur, je dois être victime d'une illusion. Je me retourne encore. Les visages n'ont pas bougé, comme s'ils n'étaient que des pantins, ou des statues. La Joconde a disparu. A la place, un trou rectangulaire dans le mur, d'où s'échappe une vive lueur blanche. Devant, un homme vêtu d'une combinaison sombre et d'un masque à gaz me fixe, puis disparait par l'ouverture.

Le conférencier a disparu, ainsi que son estrade. D'un coup, c'est la panique. Une alarme retenti, mais je ne la perçoit que vaguement, comme à travers du coton. D'instinct, je suis un vieil homme à la démarche déterminée, qui sait parfaitement où il va. Et je le suis par curiosité, parce que je sais aussi quelle est sa destination : la réserve du musée, où, je le sais, est conservé l'original de la toile. L'objet volé n'étant qu'une imitation. Le vieil homme est certainement le conservateur. D'autres que lui on eu la même idée, et accourent vérifier la réservé. C'est en me glissant derrière lui, comme un fantôme, que je franchi la porte de bois qu'il ouvre grâce à une clef d'acier suspendue à son cou.

Je n'entends plus l'alarme. Le décor est devenu tout autre. Si les couloirs du musée étaient propres, occupés seulement par d'impatients visiteurs, la réserve est une immense bibliothèque regorgeant de livres, rangés dans des meubles bas, laissant la vue dégagée.

Le vieil homme a disparu. A la place, c'est toi qui t'avance avec détermination à travers les rangées encombrées, comme si tu savais parfaitement où tu allais. Je ne vois pas ton visage, seulement tes longs cheveux qui bouclent dans ton dos, mais cela me suffit à te reconnaitre. Je sais que c'est toi. Je te suis, m'attardant au passage sur des livres, des bandes dessinées, qui n'ont à priori rien à faire ici, mais qui me fascinent par leur rareté. J'essaye d'attirer ton attention sur une de mes trouvailles, mais tu continue ton chemin comme si tu ne m'entendais pas. Et, de fait, mes cris se perdent dans l'immensité de la réserve, qui ne semble n'avoir pas de plafond.

Enfin tu t'arrête, face à un mur, comme si tu avais trouvé ce que tu cherchais. Serrée dans ta main droite, la clef d'acier. Tu me tourne toujours le dos. Oubliant mes trouvailles, je me rapproche de toi, je lève la main pour la poser sur ton épaule.

Et je me réveille. Une lumière grisâtre filtre. Je bouge, je te touche. Tu es là, près de moi. Je te sens bouger, je me dis que tu ne dors plus. J'ai envie de te raconter le rêve. Mais je sais que si je fais un tel effort, je ne me rendormirais pas. La tentation est trop forte.

Nous sommes en Allemagne. Tout va bien. Je me rendors.


Therion - Lemuria
Therion - The Dreams Of Swedenbord
Therion - An Arrow From The Sun
Therion - Abraxas
Therion - Feuer Overture-Prometheus Entfesselt

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