Dimanche 30 juillet 2006 à 14:32

Voila, je suis de retour après mon séjour en provence. Privé d'ordinateur, ce n'est pas ce qui empèche les idées de s'épanouir, au contraire.... J'en ai plein la tête. Beaucoup à écrire. Alors autant s'y mettre tout de suite.

J'ai lu. Partout, souvent, on parle de la mort. Dans quasimment tout ce que j'ai lu, elle est présente, d'une manière ou d'une autre. Racontée sous des angles différents. Et c'est cette différence qui est intéressante.

Chez David Gemmel, on parle de grandes batailles. La mort fleuri, fauche à tout va, souri de la bêtise des hommes. A chaque génération, les guerres déchirent Drenaï, et le pays devient charnier, les forteresses gigantesques mausolées. Comme s'il n'y avait pas d'autre issue. Tandis que les masses se pressent les unes contres les autres, s'entre-déchirant au son discordant de l'acier, vivent des héros. Certains, tels Druss, le sont dans l'âme. Tout en eux les destine à devenir des symboles. Un corps puissant, un charisme légendaire, un art du combat inégalé. Une hache mortelle, Snaga, le papillon aux deux ailes d'acier. Comme si des milliers mouraient pour leur gloire. D'autres héros, amers, sombres, agissent dans l'ombre. Traqués, pourchassés par tous, ils désirent pourtant se racheter. Waylander est le meilleur tueur, mais c'est aussi l'ennemi choisis par toutes les nations. Et lorsque finalement, ils trouvent la rédemption, qu'ils croient pouvoir se reposer, le passé les ratrappe, les renvoie dans l'enfer de la bataille. L'homme de l'ombre qui sauve un peuple mais qui reste dans les mémoire comme un assassin.

Chez Sven Hassel, la Mort plane aussi. Mais elle n'est pas faite de gloire et d'honneur. Ici, elle est synonyme d'horreur, de carnages innomables. Irréels. Et pourtant... L'époque n'est pas la même. Ici, pas de chevalier en armure. Ici, les canons, les chars d'assaut font la loi. Sur le front de l'Est, Sven, soldat enrolé de force par les Allemands, a vécu la guerre. Et la raconte. Il raconte comment un char de 60 tonnes réduit en une bouillie sanglante le malheureux fantassin térré dans son trou pour éviter un tir d'artillerie qui fait ressembler la steppe à un paysage lunaire. Il raconte comment le conseil de guerre se résume à une balle dans la nuque. Il raconte la faim, le froid, la mort. Du Don à la Volga, de Berlin à Stalingrad. Il raconte l'horreur d'une manière pire que tout ce qui peut être écrit. Car lui l'a vécu. Car lui l'a vu. Dans cette vie, pas de héros. Seulement des soldats apeurés, rendus à moitié fous par les obus ennemis. Seulement des hommes déchiquettés, meurtris dans leur corps, aux âmes abandonnées sur le dur chemin de la survie. Qu'il passe par des kilmètres de neige. Qu'il pleuve du sang. Qu'il faille se terrer sous le cadavre d'un frère. Qu'il faille subir des heures de pillonage intensif. Qu'il faille tuer, hacher, massacrer, l'ennemi qui se présentera devant son viseur. Avant que cela ne soit son tour...

Et finalement, je m'interroge. Quel intérêt à tout cela. Quel macabre fascination la mort, la guerre et les batailles peuvent-elles inspirer à l'homme. Qu'est ce qui le pousse à vouloir détruire, à vouloir tuer ? La folie de quelques généraux ?  Ou une sauvagerie innée, cachée avec soin sous un vernis de civilisation ? Qu'est ce qui passe par la tête d'un soldat au moment de trancher la gorge d'une silhouette anonyme, dans une tranchée sombre ? Que ressent-il, pataugeant dans le sang de ses frères ?

Etrange fascination. Je ne veux pas savoir.



Par leviny le Dimanche 30 juillet 2006 à 14:47
Eternelle question sans doute... Il n'y a pas d'explication rationnelle au désir de tuer. Ceux qui le font sont souvent *obligés* (la guerre...). Obligés par des gens qui ne *vivent* pas la mort en direct et pour qui cela reste peut être un concept... On en voit des exemples tous les jours. Qui peut assurer qu'il ne tuera pas sur un champ de bataille ?
Ceux qui le font intentionnellement se tuent eux même en quelque sorte (comment vivre après un tel acte ?).
L'idée de la mort devrait nous pousser à vivre pleinement, et pourtant pour la plupart des gens (dont je fais partie) cela ne suffit pas. Mais c'est un autre débat !
Par poupee-de-malheur le Dimanche 30 juillet 2006 à 15:39
Je vais pas faire le spoiler, tu n'as pas envie de le savoir comme quelqu'un qui ne veut pas qu'on lui dévoile la fin d'un film passionnant. Juste un petit caillou pour t'aider à te guider: "Lui ou moi".
Par shinytear le Mercredi 16 août 2006 à 2:00
tu as oublié un exemple : celui de La Mort sur le Disque Monde.
Cette vision différente des habituelles est pourtant très intéressante, non?
Décidément je suis fan de ce personnage !!!
Par Tolgerias le Dimanche 5 novembre 2006 à 20:38
La mort... Tant de façon de la voire !
Une cycle, une destinée, un danger, une fatalité, une oeuvre, une fin, un début, un renouveau.
Je n'ai pas pensé au delà de toutes ces visions, et pourtant la liste ne doit pouvoir s'écrire qu'en mots.

Je peux voire la mort comme insipide; une coeur qui s'arrête. Quel détail insignifiant !

On peut la voire comme complexe... Mais tant de formes, trop pour moi, et trop pour toi sans doute, trop pour tous... Si un créateur existe, et qu'il connaissait la réponse, je ne pourrais lui demander, je crois que je n'y survivrais pas.
Supposition, encor et toujours.
 

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