Lundi, je déménage.
De nouveaux, les cartons se remplissent, les tiroirs se vident.
Comme il y a deux ans.
Comme il y a quatre ans.
Comme il y a cinq ans.
Des objets insignifiants, conservé au hasard d'un oubli, ou d'un optimiste « ça pourrait me servir » se retrouvent entre mes mains après avoir passé plusieurs années au fond d'un tiroir. Des objets aussi divers que des agendas déchirés, des bijoux, des lettres, des carnets, des photos...
Spontanément, j'en jette une partie, inutile. Mais sans vraiment savoir pourquoi, je conserve beaucoup de choses qui pourraient elles aussi paraître inutile. Mais alors que je racle le fond de mes tiroirs, je me sens comme un pêcheur à la recherche de coquillages enfouis sous le sable, filtrant de mes mains le sable, la vase accumulée bien en dessous de la surface, immobile, contrastant avec la vie qui cour au dessus, vite, toujours aussi vite...
Et, parfois, une perle, quelque chose de dur, de solide. Au milieu de cet océan flou d'images et d'anecdotes voletant autour de moi comme autant de papillons chamarrés, quelque chose de plus consistant, un souvenir plus précis, plus grand, en appelant d'autres, reconstituant des pans entiers de ma vie laissées dans l'ombre durant des années.
Et tandis que les pages de mon existence défilent sous mes yeux, belles parfois, aussi claires qu'un rire, qu'un regard doux, un sourire charmeur, mais souvent sombres, représentatives de cette période noyée d'ombres, vivace toujours, revenant à travers des objets parfois, des musiques souvent, des sentiments, des pensées, des regrets...
Mes gestes auparavant brusques, rapides, se font doux, caressant sur certains objets. Mes mains s'attardent entre des pages écrites il y a plusieurs années, évoquant des sentiments si éloignés de ce que je ressent à présent... Reliques d'une impression de frustration, d'impuissance, d'inutilité, de colère contre le monde entier, et surtout contre moi-même et ce que j'étais en train de devenir.
Que ne donnerait-on pas pour pouvoir revoir certaines choses, revivre certains instants, et peut-être changer sa vie, d'une parole, d'un geste différent... Fascinant sujet que l'effet papillon, n'est ce pas ?
quand on leur demande "et toi, si tu avais pu, qu'aurais tu changé dans ta vie?" il y en a qui répondent "beaucoup de choses" d'autres ont une idée précise de l'instant qui leur a fait défaut et enfin il y a ceux qui disent "de toutes façons il est impossible de revenir en arrière alors autant aller de l'avant!"
Il y a sûrement des choses que j'aurais changées moi aussi, mais peut être pas. Car si ma vie avait été différente mon présent le serait lui aussi. mes expériences m'ont menée entre autres, à te rencontrer, à me lier à toi. alors tant pis. je préfère ne pas changer. parce que le résultat qui est là... et bien je n'ai pas les mots pour ça mais... je n'aurais pas voulu qu'il soit autre.
Sur ce, je vais te laisser à tes souvenirs, à ta soirée sans moi où j'espère que tu t'amuses bien. Souris mn amour s'il<te plait, j'aime quand tu es heureux...