Samedi 21 octobre 2006 à 1:22

Soirée paisible.
Sortie dans Boulogne (92) avec des amis, resto puis bar.
Peu après 11h, on décide de se dégourdir un peu les jambes.
Température agréable, le litre de bière avalé plus tôt rend joyeux, insouciant.
Assis sur un banc, nous parlons, tranquilement.
Nous sommes six.

Un homme, noir, blouson de simili-cuir, écouteur à l'oreille, débarque au milieu du groupe.

"Wesh, t'as pas une clope ?"

Non, j'ai pas de cigarettes, désolé.

"Vazy te fout pas de ma gueule, chui sur qu't'as une clope."

Non, vraiment, nous n'avons plus rien.

La conversation reste sur ce sujet pendant quelques minutes.
L'homme s'énerve tout seul de nos refus sincères et polis.

Je suis assis au milieu du banc, en face de lui.
Douleur. Je porte les mains à mon visage.
Une seconde plus tard, je réalise.
Je viens de me prendre une droite.

Il continue à s'énerver, change de cible. Essaye d'intimider mon ami rubgyman, qui se lève.
Puis se rassoit. Nous ne cherchons pas les coups. Mais lui aussi s'en prend un. Je signifie à un troisième ami de raccrocher son portable. La situation peut très vite tourner au vinaigre.

J'évalue la situation. Sur 6, trois seulement valent quelque chose au combat. En face, le noir et deux de ses amis en pyjama qui se rappochent. L'envie de le frapper me prend. La tension est bien trop élevée.

Un de ses amis essaye de le raisonner, veut le faire partir. Le troisième arrive et nous menace.

"Vous voulez jouer aux chauds avec mon pote ou quoi ? Jouez pas au chaud, j'vous nique tous un par un"

Hmmm, et contre six, tu fais quoi ?

Est-il sous coke ? Pourquoi nous prend-il la tête depuis 10 minutes pour nous soutirer une cigarette qu'il ne mérite pas ? Pourquoi veut-il telement nous montrer sa force, à nous, pauvres étudiants qui n'ont rien demandé ?
Pas d'insultes. Pas de coups. Nous avons encaissé, sommes restés polis, attendant qu'il parte.

Ce qu'il a fini par faire, la mort aux lèvres.

Nous avons quitté la place. Oui, sois fier, tu as chassé les petits blancs de leur territoire. Demain, tu racontera à tes amis comment tu as mis la pression à une bande d'ados, que tu as frappé sans qu'ils ne bronchent.

Et pourquoi n'avons nous pas riposté ? Non, pas la peur. Parce que nous savons. Nous savons que la violence n'entraîne que la violence. Nous aurions pu l'humilier, le mettre à terre. Pourquoi faire ? Pour que la prochaine fois que tu le croisera dans la rue, il ramène toute sa cité pour te massacrer ? Pour te retrouver à te vider de ton sang dans un caniveau, pluerant sur la vie vermeille qui s'échappe de tes entrailles perforées par une lame sournoise ?

Le jeu n'en vaut pas la chandelle. Alors nous subissons. Et le monde entier subit la haine de quelques-uns.
Pleure, petit homme, pleure sur la bêtise humaine.
Pleure sur le monde que tu découvrira en grandissant.

Samedi 14 octobre 2006 à 14:39

Cette semaine, cours de culture G... Le prof monologue à propos de l'évolution de la vie, jusqu'a l'homme.
Viens, d'un élève, la question inévitable : est-ce que l'homme va encore évoluer ?
Réponse incontournable : oui, système pilaire diminué, taille des doigts, des pieds et du crane que augmentent...

Les élèves ricanent, s'imaginant avec des attributs futuriste, des membres longilignes, un crâne énorme...
Dans quelques millions d'années.

Moi aussi je rigole. Mais pas pour les mêmes raisons. Je me moque de leur naïveté. Dans un million d'année, l'homme ne sera plus là, les enfants... Mais, pourquoi ?

Parce que c'est dans la nature de l'homme de se détruire. Il aime la violence, il aime le sang... Mais par dessus-tout, il aime le pouvoir. Ho oui, le contrôle des choses, tant recherché, tant voulu. Alors que la grande majorité des gens n'ont même pas le contrôle de leur propre vie, et que des directeurs de multinationale peuvent décider du destin de millions de personnes. Des hommes portés par les circonstances, par la chance ou un talent pour se faire une place.

Et le pouvoir, sur cette terre, dans notre chère société capitaliste, c'est l'argent...
Cette valeur qui allume des étoiles dans tous les yeux.

Et au nom de quoi ! L'argent, encore et toujours. Les constructeurs immobiles ont déjà, sans aucun doute, développé des moteurs à énergie renouvelable, sinon propre. Mais pourquoi ne les sortent-ils pas ? Parce que le pétrôle coûte cher, et qu'ils font du profit dessus... Et plus nous en acheterons, moins il y en aura, et plus les prix augmenteront, et plus de profit ils feront... et lorsque le litre sera au prix de l'or, ils vont nous sortir des gammes entières de voiture "propres", qui s'arracheront comme des petits pains, parce que faire un trajet en voiture classique sera hors de portée du commun des mortels...

L'humanité se fait la guerre a elle même. Pour son propre contrôle.

Je ris, mais c'est un humour noir. Aussi noir que le pétrôle que l'on pompe des entrailles de la Terre, cette Terre qui nous a vu naître, qui nous verra mourir, qui nous nourri, et que nous tuons petit à petit, pour la remercier de nous héberger. Le réchauffement climatique, le Sida, la pollution....

Des fléaux créés pour détruire l'homme. Mais il s'accroche, le rascal ! Je repense au Manga Eden. Un virus qui a détruit la moitié de l'humanité, et qui aurait été envoyé par Dieu pour purifier la Terre... En aurait-on besoin ?


Telle que je vois la situation, de mon point de vue volontairement terre à terre, réaliste voire fataliste, rien n'enrayera la machine à profit lancée il y a plusieurs siècles. Nous pomperons les ressources jusqu'a extinction, et lorsque nous n'aurons plus que nos yeux pour pleurer...

L'homme n'est même pas capable d'enrayer sa propre destruction. Il se concentre sur l'instant présent, sur son profit immédiat, sans se soucier de l'avenir, du moins de l'avenir des autres. Que laisserons-nous à nos enfants ? Un océan de larmes... Mais les regrets ne nourissent pas.

La décadence ! Je ne prèche pas la fin du monde. J'annonce le début de la fin de l'humanité. Nous sommes parvenu à un sommet  de technique et de confort, et nous nous échinons à continuer, quite à détruire l'essentiel.

Le seul espoir de sauver l'humanité... Serait de réussir à coloniser d'autres planètes. Et pas dans un millénaire... Nous n'avons pas tout ce temps. Nous n'avons que quelques siècles, tout au plus. Et, encore une fois, nous détruirons les planètes... L'humanité deviendra-t-elle une civilisation nomade, arrachant otutes les ressources de ce qu'elle rencontrera avant de partir vers d'autres horizons, ne laissant qu'un sillage de planètes mortes ?

L'humanité est condamnée...

Et peut-être vaudrait-il mieux pour la Terre, qu'elle n'aie pas de sursis...




Marilyn Manson - This is Haloween
System of A Down - Boom !
Placebo - One of a Kind
Mozart - Confutatis
Mozart - Lacrimosa
Mozart - Dominae Jesu
Mozart - Hostias
Mozart - Sanctus
Mozart - Benedictus

Vendredi 22 septembre 2006 à 0:47

Seul dans mon lit... Trop seul. Tu n'es plus là, avec moi... Mes doigts frémissent, cherchent en vain ta peau à caresser, mes lèvres gémissent, abandonnées. Tu me manque...

Je ferme les yeux, reviens en arrière.
Je revois ce baiser, trop court, ce dernier regard avant que tu ne parte. Ce regard qui m'a serré le coeur. Ce regard trop rapide. Comme j'aurais voulu t'embrasser de nouveau... Sentir tes lèvres, sentir cette passion qui les anime. Cette passion que pendant un instant, je n'ai pas saisi dans ton regard...

Plus loin, plus tôt. Cette nuit... Cette nuit merveilleuse.
Ces instants passé dans tes bras, coupés du monde. Ces moments où il n'y avait que nous deux, où le monde n'existait plus. Ces heures où nous étions seuls sur terre...

Capturé dans ta toile, enlevé par tes lèvres, disparu du monde. Ressurgi dans tes bras, plus vivant que jamais, tout à la fois ailleurs et merveilleusement ici, présent dans ce corps qui n'en peut plus, toutes les sensations exacerbées, tout mes sens rendus fous. Dans le cocon, oublieux de tout repère extérieur, dans la nuit, notre uit, comme si nous étions le monde. Comme si le coeur de la terre battait en nous...

Fusionnés... Haut dans le ciel, où les plus humains des instincts conduisent si près de ce qui pourrait être le paradis. Monté suffisamment haut pour faire de l'oeil aux étoiles elles-mêmes. Sourire à dieu. Voire le monde, notre monde, la nuit comme un écrin de soie noire piqueté du diamant des étoiles. Et des larmes, arrachées par le bonheur, lorsque l'esprit est projeté si loin, loin du corps, des corps enlacés...

Je m'endors avec le sourire.






RadioHead - Exit Music
Kyo - Sarah
MotorHead - Love Me Forever
Nine Inch Nails - Right Where it Belongs

Vendredi 8 septembre 2006 à 12:17

Ce n'est pas dans mon habitude que de faire ce genre de choses. En fait d'un article, laisser des paroles de chanson. Je ne vois pas l'intérêt, en fait, quand je vois ça sur d'autres blogs. Mais là... ça correspond trop à ce(lle) qui occupe mon esprit. Alors, on va se contenter du refrain...


Ce soir nos deux corps se mêlent
Fiers d'une étreinte parfaite
Et si elle veut la vie
Moi je lui donne la mienne
Elle a su m'affranchir
De mes souvenirs
Nos deux corps se mêlent
Elle cogne dans ma tête



Etrange comme les paroles, sorties du contexte, peuvent paraître insipides. Mais portés par la voix du chanteur, l'effet est beaucoup plus puissant... Cette voix si douce...

Me transporte ailleurs, il y a quelques jours...
Revenu dans ce cocon de douceur qui fut détruit, puis reconstruit, l'autre nuit...
Pour nous deux.
Sensations si belles. Si rares.
Fremissement des peaux nues l'une contre l'autre.
Soupirs. Halètements.
Hmmm....



Kyo - Ce Soir

Lundi 4 septembre 2006 à 12:14

Cette nuit, vers deux heures du matin. Je me couche enfin, et mon regard tombe sur ma table de chevet, où s'entassent les livres. Pendant une seconde, je me demande si cela est bien raisonnable. Mes yeux déjà fatigués réclament le sommeil. Mais j'écarte la question et la protestation d'un geste fébrile. Je veux savoir. Je veux lire.

J'empoigne avidement le livre le plus proche. Un regard à la couverture. L'homme qui l'orne, aussi cinique et désabusé qu'il puisse être, est devenu extremement attachant.Mon cher Toubib...

Je reprends la lecture où je m'étais arreté, soit vers le milieu du livre de quatre cent pages.

Et je replonge. En quelques secondes, presque sans transition, me voilà plongé dans l'univers de Glen Cook. Incapable d'en ressortir. Mes yeux parfois dérivent vers mon réveil, essayant de me convaincre qu'il est temps de me reposer. Mais non. Je veux savoir. Je n'arrive pas à en sortir. J'avale les pages comme autant de friandises. L'une après l'autre, sans sauter une seule phrase. Chaque mot s'imprime au fond de mon crane fatigué.

Et voila, qu'au milieu de la nuit -4h-, le dernier mot vient. Des sentiments jaillissent et se mèlent. Faisant presque sortir les larmes.

La tristesse immense d'avoir achevé une telle épopée.
La stupéfaction devant cette fin, et ce qu'elle signifie.

Je reste les yeux ouverts comme des soucoupes, cherchant desespérément un autre chapitre que je n'aurais vu. Mais non, c'est bien fini. Les pages défilent, le livre se referme. En un instant, toutes l'histoire repasse dans ma tête. Mon regard retombe sur la couverture. Que je ne peux m'epmecher d'embrasser.

Le livre à mon chevet ne me nargue plus. Il me rend triste. Triste de ne plus avoir de nouvelles de la Compagnie Noire. Cette compagnie dont j'ai suivi les aventures sur onze tomes, tous plus superbes les uns que les autres. Mais qui est enfin finie. Enfin... Je peux dormir.

Un vent incessant balaie la plaine. Il chuchote sur la pierre grise, chargé de la poussière de lointaines latitudes dont il crible éternellement les piliers du souvenirs. Il reste encore quelques ombres dans les parages, mais ce sont les plus faibles et les plus timides, à jamais égarées.
C'est une forme d'immortalité.
La mémoire est une forme d'immortalité.
La nuit, quand le vent se tait et que le silence règne sur la plaine de pierre scintillante, je me souviens. Et tous revivent.

Les soldats vivent. Et se demandent pourquoi.

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